Est-il nécessaire de mettre de l'engrais pour avoir un beau gazon? Bio ou non bio?
Pour une belle pelouse bien dense qui laisse peu de place aux mauvaises herbes, il faut y épandre de l'engrais à chaque année. Le gazon est parmi les plantes les plus voraces en fertilisants. Être "bio" et avoir une pelouse est un peu comme être écolo et posséder une voiture. Dans un monde idéal, la pelouse devrait être remplacée par d'autres plantes pour une plus grande diversité. Bien sûr, qui est prêt à détruire toute sa pelouse? Pour conserver ce qui nous est cher et mieux faire, il suffit d'y ajouter du trèfle. Le trèfle blanc complète bien la pelouse et lui apporte naturellement l'engrais le plus important: l'azote. Le gazon devient autofertilisant! En plus, les fleurs de trèfle nourrissent les insectes pollinisateurs. La pelouse est malgré tout un bon choix pour l'environnement, puisque c'est beaucoup mieux que de l'asphalte ou du béton. Les engrais de synthèse ou non bio ne pollueront pas s'ils sont de qualité et si les doses sont adéquates et épandues au bon moment. Une étude a même démontré qu'une pelouse fertilisée pollue moins qu'une pelouse non fertilisée, tout simplement parce qu'un gazon plus dense retient davantage les éléments nutritifs et diminue les pertes par érosion et lessivage. La pollution par les engrais de synthèse est surtout causée par l'agriculture. Les engrais y sont épandus sur des sols nus avant l'établissement des cultures. Sur nos terrains, l'engrais qu'on épand est retenu par un système racinaire et aérien bien établi. Une formulation d'engrais à gazon de grande qualité contient aussi des granules à libération lente, ce qui évite les pertes par lessivage et permet de nourrir le gazon durant toute une saison. Pour mieux comprendre ce que sont les engrais de synthèse, on pourrait les comparer à des comprimés de calcium ou de fer ou à de la gelée de pétrole. Il s'agit de produits issus de la nature mais transformés pour notre utilisation. La fertilisation bio d'une pelouse comporte certains avantages, certes, mais elle est loin d'être parfaite. Épandre du compost sur une pelouse est une tâche lourde et longue. En outre, le compost et les formulations d'engrais certifiées biologiques (ex: Bio Gazon de McInnes) que l'on peut épandre à la volée sont très riches en phosphore. Or, si l'on veut donner à notre pelouse la dose d'azote dont elle a besoin en utilisant du compost ou de l'engrais à gazon bio, cela veut dire que l'on y met trop de phosphore. Bref, on pollue. La fertilisation bio devrait donc se faire avec des produits sans phosphore tels la farine de plume ou le gluten de maïs, qui sont riches en azote. Un centimètre de compost à chaque année est aussi un apport qui est bénéfique au sol, mais qui demande un effort qui n'est pas nécessaire. Il est plus judicieux de composter le gazon sur place en laissant les retailles de gazon au sol plutôt que de les ramasser. Celles-ci protègent le sol et nourrissent la vie qui s'y trouve. Les engrais à gazon pour nos sols québécois ne devraient pas contenir de phosphore, ou du moins, très peu. C'est ce qui est recommandé par des études faites au Québec. La valeur fertilisante des engrais est indiquée sur les produits comme cet exemple : 30-5-20. Les chiffres indiqués sont Azote-Phosphore-Potassium. Pour une portion de produit, 30% est de l'azote (N), 5% du Phosphore (P), 20% du Potassium (K). Les engrais synthétiques vendus au détail n'indiquent pas de quoi ils sont composés et cette information n'est généralement pas disponible. Pour cette raison, je ne saurais les recommander. Dans ce fouillis de produits, il serait cependant un bon compromis de choisir un produit où le second chiffre est de 0 ou très bas. La mention "à libération lente" ou à "action prolongée" est aussi à rechercher. Au printemps on applique un produit composé uniquement d'azote (ex: 20-0-0), et à la fin de l'été, on opte pour un produit qui contient autant de potassium que d'azote (ex: 20-0-20). On respecte la dose prescrite sur l'emballage, mais il est bon de savoir que celle-ci est souvent au-delà de ce que les recherches recommandent, soit de 100-125 kg/N/hectare par année.
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Mars 2019
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